IMAGES POETIQUES
Quant les mots se posent
Sur les images de la nature
Ils forment des proses
Vision de ce qui est pure
Prête à bondir
Mes antennes en avant
Sans même frémir
Je prépare mon piquant
Cachée derrière ma feuille
Je guette ma future proie
Je surveille d'un oeil
Mon prochain repas
Toi le photographe perspicace
Qui m'a vue, même camouflée
Quoi que tu fasses
Méfie toi que je ne te pique le nez
Modeste fleur parmi tes sœurs
Tu pousses ta petite tête
Dirigée vers la chaleur
Tu offres tes pétales violettes
Vu de la haut
Le soleil t'admire
Tout parait plus beau
Tu es belle à ravir
Entre vert et orange
Dans quelle couleur tu te ranges ?
Un côté pile, un côté face
Tu cherches ta place
Parfois sous la lumière
Ou à l'ombre, derrière
Tu joues à cache-cache
Alors que rien ne te menace
De quoi as-tu peur ?
Qui provoque ta torpeur ?
De moi tu te méfies
Alors que je te photographie
Je ne veux de toi
Qu’un seul émoi
Une image éblouissante
Une émotion troublante
Mes antennes droites devant
Je grimpe sur la tige
Malgré le vent
Et les tremblements qu'il m'inflige
Je veux atteindre l'extrémité
Même sans issue
Rien ne m'arrête de grimper
Je veux rester dessus
Je veux contempler
La nature alentour
Du haut de ce sommet
Tel un roi dans sa tour
Mais si la tige plie
À cause de mon poids
Je retourne au tapis
Tant pis pour moi
Perdues dans la verdure
A la sortie de l'hivers
Lorsqu'aucun fruit n'est encore mure
Elles pointent têtes en l'air
Petites et frêles
Émergences de la mousse
Plus petites qu'une coccinelle
Voici trois p'tites frimousses
Seules dans la forêt
Fières et droite
Elles montrent leurs nez
Douces comme de la ouate
Même le vent gelé
Soufflant et tourbillonnant
Ne les fait bouger
Pas même un tremblement
Certains me trouvent moche
Oui je ne suis pas parfait
J’ai un trou dans la caboche
J’ai la tête enfoncée
Mais la plupart du temps
On me trouve beau
Les insectes en m’observant
Me trouvent appétissant
C’est sans doute pourquoi
Une bestiole amoureuse
S’est approché de moi
Et dans ma tête creuse
Ainsi me voilà percé
Mais toujours droit
Toujours relevé
A affronter le froid